Expédition Canyon au Népal “Chamjé Khola 2011”
Dimanche 4 avril 2011
« La difficile conquête d’un monstre. Une première mondiale au cœur des Massifs de l’Annapurna et du Manaslu »
Mardi 31 mars 2011 à 9hr30mn, toute l’équipe de « l’Himalayan Canyon Team » (HCT) a atteint le bivouac intermédiaire et est sortie saine et sauve du gigantesque canyon « Chamjé Khola » affluent de la rivière Marsyangui au cœur du massif des Annapurnas, Népal.
Il aura fallu à l’ensemble des membres de « l’Himalayan Canyon Team », 15 jours de préparation physique, 3 jours d’acclimatation à l’altitude et 3 canyons d’envergure pour parfaire notre entrainement. Cette préparation physique à permis de souder le groupe et de fortifier le travail collectif basé sur un esprit d’équipe très fort. Au fil des jours les équipiers se sont mis en condition d’expédition. Conditions selon lesquelles chaque membre laisse de côté son propre égo au profit de l’équipe et de la réussite du projet.
Cela faisait plus de trois années que Rodolphe Sturm et Yann Ozoux préparaient minutieusement chaque détail de cette importante aventure. Trois expéditions de reconnaissance ont été nécessaires pour repérer, cartographier, analyser chacun des aspects géomorphologiques du canyon. Appuyé par l’ensemble des membres de la HCT et encouragé par la Bourse « Aventure Millet Expé », l’Himalayan Canyon Team a pu boucler le budget et atteindre son but.
Bien que les deux premières expéditions de reconnaissance n’ont pas permis de trouver la clef pour pénétrer au point le plus haut du canyon, la dernière a donné à l’équipe l’opportunité de trouver l’accès à Chamjé Supérieur et au bivouac intermédiaire situé au départ de Chamjé Khola Inférieur, à une altitude de 2033m.
Elle à permis aussi la descente et la reconnaissance de la partie inférieure de Chamjé Khola qui a demandé 11hrs de « brassage » pour 700m de dénivelé descendant.
C’est à Tal, petit village situé à 1700m d’altitude, en rive gauche de la rivière Marsyangui, dans la vallée qui conduit au tour des Annapurnas que l’aventure a débuté.
Très tôt le matin, à 5hrs 30mn, les premiers membres chargés de 15kg chacun, quittent le village pour gravir 1330m de dénivelé positif à travers une forêt de pins himalayens et de rhododendrons. Accès très vertical sans aucun point d’arrêt jusqu’à atteindre, 4hrs après, le Bivouac 1 situé à 3033m d’altitude.
Bivouac confortable offrant la possibilité de dormir dans une grotte d’envergure. Certains ont choisi de dormir dans les hamacs fournis par « Ticket to the Moon » accrochés entre deux énormes rhododendrons.
C’est dans le milieu de la nuit que nous nous sommes tous réfugiés sous l’abri rocheux, chassés par une pluie battante et un brouillard à couper au couteau ! Atmosphère mystique, laissant entrevoir le côté sauvage et inexploré de cet endroit.
Les yaks y ont élu refuge et Laurent Triay notre caméraman, s’approchant un peu trop près a failli terminer au bout des cornes bien affutées !! Par miracle le Yak, après avoir chargé lourdement, a décidé de l’épargner !
Au petit matin nous sommes tous partis en groupe pour l’assaut du col situé à une altitude de 4200m. Les 11 membres de l’équipe, accompagnés des 4 porteurs ont franchi le col dans une tempête terrible, marchant sur des pentes abruptes de plus de 2500m de haut, dans un brouillard impénétrable. Progression très engagée ne permettant à personne un faux pas. A chaque mètre un piège nous attendait, nous poussant à la précision de nos gestes.
Nous avons bataillé plus de 12hrs avant de rejoindre le bivouac 2. La traversée des névés était très exposée due à une neige « Gobelet » idéale pour les avalanches.
Nous avons essayé au mieux de sécuriser la cordée en utilisant des encrages humains et naturels pour éviter la catastrophe. Les pentes herbeuses, vertigineuses, nous appelaient, nous happaient. Un faux pas et c’est le plongeon dans les grands abimes de Chamjé!! Un véritable challenge pour chacun de nous, bien que nous soyons tous très qualifiés pour ce genre de situation.
A 16h00 nous arrivons à l’altitude 3400m, bivouac 2, entrée du canyon.
La rivière prend sa source quelques 700m plus au cœur d’un très large bassin versant. Au niveau du camp nous estimons le niveau à son étiage, environ 80l/s.
Entre 16h00 et 19h00, chacun s’affère en binôme à la préparation des kits de corde et de l’ensemble du matériel. Le but étant de partir le plus léger possible avec un minimum de nourriture et de matériel. Nous pensons pouvoir « passer » en une grosse journée !
A ce stade, Dorian Noyer, notre « GPS man » nous informe qu’il y a des erreurs de relevé d’altitude de la partie basse. Elle est, en terme de dénivelé, plus courte qu’annoncée !! Aussitôt on réalise tous que la partie haute présente plus de dénivelés et une distance de 7,5km jusqu’au bivouac intermédiaire. Au total nous estimons avoir à parcourir 1400m de dénivelé au lieu des 900m annoncés jusqu’alors.
On comprend tous que l’engagement va être plus important que prévu et que notre présence dans le canyon risque de s’allonger au delà d'une grosse journée...
Rodolphe Sturm nous fait un dernier briefing technique autour du feu, distribue les rôles d’ouvreurs, de déséquipeurs, la position des équipiers et chacun s’endort paisiblement, pour la dernière fois, dans son duvet douillé !
Le départ est fixé à 5h00, après la cérémonie bouddhiste et la prière, indispensable pour « être aidés par les Dieux » !
Yann Ozoux et Greg Marzio prennent la tête de la cordé. Après un premier rappel de 35m, nous traversons un long cahot de blocs, entièrement gelé et recouvert de glace. Progression extrêmement difficile, nous exposant, à chaque pas à une chute grave.
Il est bien clair dans la tête de chacun des équipiers qu’aucun accident ne doit arriver sans quoi nous nous retrouverons dans une situation critique, isolés et en auto secours. Auto secours très engagé et difficile à organiser puisque les deux seules options qui s’offrent à nous sont : soit sortir par le « bas » du canyon, donc de continuer la progression dans l’inconnu, soit par le « haut », c'est-à-dire 3000m de paroi vertigineuse improtégeable ! Aventure quasi impossible.
Par miracle, rien de majeur n’est arrivé, mis à part une belle entorse de la cheville droite de Jeanluc Jubert. Il restera avec une cheville affaiblie jusqu’à la sortie du canyon, prenant toute sorte d’antalgiques pour réduire la douleur, bien que déjà réduite par une eau à une température de 4°c !
Au bout de 8 heures de progression, nous mettons nos altimètres en parallèle afin de faire un point altitude et de comprendre la distance et les dénivelés parcourus. A notre grand désespoir nous n’avons descendu que 100m de dénivelés alors que chacun d’entre nous pensait déjà avoir fait plus de la moitié du canyon !!
Persuadés que nos instruments ne fonctionnaient plus, à cause du froid glacial, nous avons continué la progression jusque tard dans la nuit, laissant de côté la technologie.
A ce stade, Rodolphe Sturm remplace Yann et prend la tête de la cordée sautant de plus de 15m dans des marmites remplies d’énormes troncs fracassés en dizaines de morceaux tous aussi affutés les uns que les autres. Progression très dangereuse due aux mouvements de siphonage sous les amas de bois. Seule une parfaite maîtrise des sauts et de la progression en «équilibre » nous a permis de franchir chaque obstacle qui se présentait devant nous. Vers 16h00, nous entrons dans une étroiture très sombre, très austère. En remplaçant la batterie du perforateur, nous constatons qu’il ne nous reste plus qu’une batterie sur 3 emportées. L’une étant vide, l’autre entièrement trempée et la dernière ne permettant que 15 trous estimés supplémentaires ! Nous ne pouvons plus sortir de ce passage, il nous faut avancer jusqu’à trouver un lieu de bivouac pour tous. C’est à 21h00 que Greg, toujours en tête de cordé, découvre une petite plagette en rive droite et une échappatoire potentielle en rive gauche. Face à nous le trou noir ! Un énorme étranglement semble se présenter.
Epuisés, affamés, transis par le froid, nous décidons de stopper la cordée pour nous reposer, faire un feu et reprendre des forces.
Nous installons un bivouac improvisé sous les couvertures de survie, assis, blottis les uns contre les autres. Le repas fût très succinct, résumé à un lyophilisé pour 3 !
Je me suis afféré pendant plusieurs heures à faire bouillir de l’eau dans laquelle je rajoutais, soit un bonbon au caramel, soit un sachet d’épices que nous avions sagement économisé les jours précédents.
Ce soir là, compte tenu du manque d’énergie pour le perforateur et le fait de nous retrouver coincés dans « un passage infranchissable » , nous prenons la sage décision de tenter une sortie par le haut. Cela nous permettra de contourner la difficulté inconnue et d’économiser l’énergie des accus en passant sur des amarrages naturels.
Au petit matin, tout le monde est sur le pied de guerre dés 5h30. On partage les deux lyophilisés qu’il nous reste entre nous 11. Nous voulons sortir au plus tôt de cette impasse.
Pendant que le reste de l’équipe s’occupe de plier le bivouac succinct, Laurent Triay et Rodolphe Sturm décident de partir en avant dans l’escalade du dièdre.
Il faut tout d’abord se jeter dans l’eau glacée pour rejoindre l’autre berge.
Au pied du dièdre, l’escalade semble peu facile. Le rocher est recouvert d’une mousse humide et épaisse rendant la progression dans la face très hasardeuse et dangereuse. Très peu de protections naturelles s’offrent au duo de grimpeurs. Par chance nous sommes tous des professionnels aguerris, capables de déployer une énergie et un courage permettant de faire face à toute situation. Laurent et Rodolphe sont des grimpeurs de haut niveau comme Jeanluc et Sam.
Chacun à tour de rôle va mettre au service de tous, ses aptitudes, ses capacités et ses convictions dans la réussite du moindre passage délicat. Une véritable fusion s'opère au sein de l'équipe. Fusion entre les personnes pas évidente à priori quand on sait que chacun a un caractère fort et souvent de cochon...Hein Rod!
C’est une escalade de 70m avec 3 points naturels qui permet de rejoindre une vire moins pentue, un peu plus clémente que l’ensemble de la paroi haute de 2500m au milieu de laquelle nous nous trouvons.
C’est grâce à un cheminement astucieux de plusieurs heures à travers un système de vires, grâce au flair de chacun et au moyen d’arbres suspendus au dessus de l’immense vide du canyon de Chamjé que nous parvenons à contourner par le haut cette « infranchissable trou noir » !
A 17h00, Rodolphe trouve une ligne de rappel qui nous permet de sortir de cette jungle de bambous coupants et de replonger dans le canyon. A ce stade, nous sommes tous convaincus que la sortie est au bout des rappels, après certainement un long cahot de blocs à traverser. Le « Houraaaa !!! » n'est pas encore prononcé mais nous pensons bien pourvoir faire la fête avec l'équipe du bivouac intermédiaire ce soir...
Nous descendons par une succession de rappels longs de 60m jusqu’à toucher le fond du canyon pour une seconde fois.
Aussitôt, en plein milieu de la gorge, Lionel Riaz et Rodolphe Sturm reprennent la tête de la cordée. Le reste de l’équipe se regroupe au pied de ce que l’on a nommé « la cascade HCT ». Haute de 70m, elle a demandé à Rodolphe de s’employer, de s'exposer techniquement en traversant en rive gauche en pleine paroi, suspendu à un malheureux piton-lame de 5cm !
Au bout de cette traversée Rod trouve la ligne de rappel en s’accrochant 35 m plus bas à un tout petit arbuste, à peine costaud mais qui, malgré tout a fait notre salut !
Au pied de la deuxième partie du rappel de 70m, un phénomène étrange se passe sous nos yeux…Sous nos pieds, dans la vasque, des vagues énormes créées par le souffle de la masse de la veine d’eau principale viennent claquer contre la paroi ! A cet endroit nous estimons le débit à 180l/s. On se croirait en bord de mer par temps de tempête ! A cet endroit précis, nous serrons tous les miches. Les questions fusent dans nos têtes. Mais aucun autre choix s’offre à nous si ce n’est que de se jeter dans l’abîme. Après cet étonnant obstacle passé nous remontons sur un bloc très glissant duquel nous sautons d’une hauteur de 7m dans une magnifique marmite.
Devant, Lionel et Rodolphe avancent très rapidement pour éviter de se retrouver une fois de plus coincés au fond du canyon par la nuit qui arrive à grands pas.
Le temps vire au plus mauvais, une énorme averse se précipite sur nos têtes et le canyon devient sombre à tel point que nous sommes obligés d’allumer nos frontales.
Le vent se lève, des bourrasques viennent claquer sur nos visages déjà gelés et engourdis par le froid. Nous sentons bien que la sortie n’est pas pour ce soir ! Adieu vin rouge, champagne et partie de rire! Ce sera pour plus tard.
Jeanluc Jubert, assistant technique de Sam Bié est alors n°4 dans la cordée. Il retrouve Mathieu Kievits qui a la place de n° 3. C’est celui qui alimente le binôme de tête et raccroche les binômes de queue Yann et Rajesh Lama ainsi que les singes Kabindra Lama et Greg Marzio. Dorian Noyer Assistant technique du cameraman, devient une aide précieuse aux deux népalais dans les parcours de nage.
Sam et Laurent ne cessent de photographier et de filmer. Ils capturent des images chocs, révélatrices de la situation et reflétant l’atmosphère chargée.
Mathieu Kievits informe Jeanluc Jubert qu’il semblerait qu’une nouvelle étroiture se présente devant nous, étant cette fois, encore plus imposante que la première. Cette première qui nous a pris la journée entière pour la contourner !!
Rapidement Lionel et Rodolphe rebroussent chemin remontent les quelques rappels qu’ils avaient déjà installés et nous informent que nous faisons face à un deuxième « passage infranchissable » compte tenue du manque d’énergie dans le perforateur et de la nuit qui tombe.
De ce pas, Jeanluc Jubert prend le relais et s’engage dans une escalade scabreuse sur un terrain entièrement branlant pour tenter de trouver une échappatoire vers le haut.
Renforcée par Laurent Triay, la cordée progresse en rive gauche et s’élève à travers la paroi surplombant le canyon. Les frontales sont allumées, la nuit est noire. Les étoiles ont disparu. Malgré cela nous essayons de progresser à travers une jungle inamicale et saillante perchée sur des vires vertigineuses.
Dans le noir, la progression à la frontale s’avère dangereuse et risque de nous conduire à notre perte.
Nous décidons donc de rebrousser chemin jusque sur la dernière vire qui pouvait contenir 11 personnes. Il est 20h30. Cela fait 15 heures que nous avons quitté le dernier bivouac.
Nous préparons un feu à l’aide de notre réchaud de survie permettant de sécher par miracle le bois mouillé. Nous essayons de tendre des couvertures de survie pour nous abriter de la bruine qui vient nous lécher le visage et nous maintient transit de froid.
Ce soir, nous n’avons rien à manger, le dernier repas remonte à deux soirs en arrière, nous sommes affamés !
Tous conscients que la sortie dépend de notre comportement individuel, de notre volonté et de notre espoir de s’en sortir, nous nous collons les uns contre les autres partageant une pipe bourrée de feuilles séchées. Rajesh Lama nous fait savoir qu’il a des pointes aigues au cœur et qu’il est épuisé. Nous le bourrons de paracétamol et le choyons en le maintenant au chaud. Dans le courant de la nuit nous ré ouvrons les sachets de lyophilisés préalablement destinés à la poubelle pour « gratter » un peu de soupe. Par chance nous avons pu maintenir un énorme feu au milieu de nous, nous réchauffant au moins le cœur. La nuit fut très longue.
Au petit matin, Rodolphe, Yann, Mathieu et Jeanluc partent en éclaireurs à travers la dense forêt de bambous pour trouver une voie de sortie par un système de vire.
Après 3 heures, nous nous retrouvons à l’aplomb du bivouac intermédiaire où l’équipe médicale composée de Cécile Riaz, Frank Marcillou et deux autres porteurs.
Il nous faudra encore 1h30mn et un bon nombre de désescalades scabreuses sur des pentes à plus de 75° d’inclinaison avant de rejoindre le bivouac tant espéré.
Rodolphe et Mathieu sont les premiers a toucher le sol. A leur grande surprise, seulement deux porteurs sont là avec les vivres et le matériel médical de secours. L’équipe médicale n’étant pas présente, seul un mot écrit à la main permet d’enlever le flou sur la situation inexplicable.
En fait, pour des raisons de convoitises financières, de jalousie entre les villages et malgré 4 heures de palabres, le chef du village de Mipla (par lequel le seul sentier d’accès au bivouac médian passe) refuse de laisser passer l’équipe de secours. Seuls les porteurs avec les vivres y sont autorisés.
A postériori, cette situation présente un caractère très ennuyeux dans le sens ou un accident grave nécessitant l’intervention d’un médecin, n’aurait pas pu être réglé correctement.
Hors mis cette anecdote pour le moins étrange et surprenante de la par des Népalais, notre arrivée au bivouac, accueillis par Rod et Mathieu tenant à la main un verre de rouge, une cloppe et une assiette de poulet nous fait oublier en quelques secondes ce que nous venons de vivre.
Heureux comme des papes et remplis jusqu’à la gorge nous chantons, nous nous exclamons et sautons de joie. On dévore tout ce qui nous passe sous le nez. Rien ne reste.
Nous savons qu’il nous reste encore 400m de dénivelé positif et 1200 de dénivelé descendant avant d’en finir et d’arriver au village de Jaghat. Nous voyons cela comme dérisoire au regard de ce que nous venons de traverser.
Rassasiée, accomplie, la petite équipe toute entière s’endort pour quelques heures au bord de la rivière avant de repartir définitivement.
Cette expédition couronne à la fois la fin d’une période de mise en place de l’activité canyon au Népal et plus généralement en Himalaya. Mais elle ouvre aussi une nouvelle perspective quant à une nouvelle façon d’explorer, de découvrir des canyons et des paysages très reculés encore jamais foulés par le pied de l’homme !
Au total nous aurons passé 55hrs dans le cœur supérieur du canyon de Chamjé Khola, et cinq jours incluant l’approche et le retour.
Nous considérons avoir réalisé une première mondiale en matière d’exploration de canyon en haute altitude et dans la méthodologie de l'approche légère de notre technique.
Toute l’équipe, bien qu’épuisée, semble prête à repartir pour une exploration encore plus longue espérant simplement obtenir plus d’informations géomorphologiques par avance, pour une approche plus précise.
A suivre...
Ecrit par Jeanluc Jubert pour l’Himalayan Canyon Team.
Directeur de Top Rock Adventures, Membre Technicien de la HCT.
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